Pour aborder le projet de l’Europe 2020, j’ai d’abord choisi le thème de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
En récoltant de nombreuses données en lien avec la thème de la pauvreté, puis j’ai décidé de resserrer l’étendu du sujet à la question du mal-logement. Cela m’a permis entre autre de cibler plus précisément les projets de l’Europe concernant le mal-logement pour la prochaine décennie. Ainsi, j’ai dégagé plusieurs données «clés» : “en 2010, on trouvait 70 millions de mal-logés, 18 millions de menacés d’expulsion, 3 millions sans-abris”, la solution pour 2020 étant «réduire les coûts de logement, provision en logements publics et sociaux, actions sur le prix et le contrôle des loyers, les tarifs sociaux, les subventions directes pour les ménages les plus pauvres...” En d’autres termes, le projet de l’Europe 2020 concernant le mal-logement serait de réduire considérablement le chiffre des mal-logés en rendant par les moyens cités les logements plus accessibles.
À partir de là, ma démarche a été de
superposer 2 visions de l’Europe : 2010/2020, mais aussi réalité/utopie. D’une part, le mal-logement énormément présent en 2010, et d’autre part le projet 2020 où la présence de logements décents remplace ceux de 2010. Au niveau du choix iconographique, j’ai choisi de représenter la mal-logement de 2010 par un carton pour tout ce qu’il évoque : le froid de la rue, l’inconfort, l’isolement, le côté éphémère et fragile de la matière... J’ai également choisi de traiter l’image du carton de manière vectorielle : cela donne un effet «rigide» et «stable» à l’objet, comme quelque chose que l’on ne peut pas effacer (cela ira s’opposer directement au traitement de ma vision de 2020). Ainsi le carton peut connoter de manière négative le mal-logement par la présence de l’objet en lui-même, mais aussi évoquer une réalité persistante et ineffaçable par son traitement.
Puis pour opposer cette première vision de l’Europe à celle de 2020, j’ai choisi l’image de la maison, également pour toutes les connotations positives du logement qui s’en suivent : la sécurité, la protection, la famille... Et un point important dans la représentation de cette maison : la cheminée fumante, évoquant la chaleur et la présence des habitants de cette maison. Pour le traitement de l’image, j’ai choisi de dessiner la maison avec un crayon de couleur, pour apporter un côté fragile et facilement effaçable : puisque l’Europe 2020 n’est encore qu’un «projet» presque utopique, il va venir se dessiner tout en légèreté sur l’ancienne représentation de l’Europe. Quant aux couleurs de l’affiche, j’ai délibérément choisi des nuances pastels pour me rapprocher d’une imagerie poétique, presque enfantine, qui va venir adoucir le sujet sérieux de l’Europe.